vendredi 17 juin 2011

Studio 60 on the sunset strip: Rêve Américain !


Le portrait de l’Amérique depuis les coulisses d’un show télé, par le géniale Aaron Sorkin, et l’Amérique n’en a pas voulut ?! Les voix des networks sont décidément impénétrables.

Après son départ de “The West-Wing”, chef d’oeuvre d’Aaron Sorkin ; ce dernier revient en 2006 avec Studio 60 on the sunset strip ou un portrait de l’Amérique depuis les coulisses d’un show télé comique célèbre. 
Pour ce faire, le géniale Sorkin met en scène les deux quadras les plus talentueux et fabuleux de leur générations, j’ai nommé Bradley Whitford (The West Wing) et Matthew Perry (Chandler dans Friends), respectivement pour interpréter comme personne le producteur libérale mais sensible qui se considère comme le père de ses troupes, et le scénariste « juif athée du Nord Est des États-Unis », démocrate et qui a besoin de muse pour exploiter son génie.

HAUTE DÉFINITION

La série sera un chef d’œuvre, du grand art, un portrait d’une Amérique sclérosé par l’administration Bush, croyante et pieuse mais aussi patriote et libérale où conservatisme et nationalisme s’oppose au libéralisme et à l’athéisme.

Durant toute la saison, Studio 60 on the sunset strip nous renverras l’image de deux Amérique, jusque dans ses personnages, sans en oublier un coté comique, référence à John Goodman, juge de la petite ville de Pahrump dans le Nevada qui saisit une belle occasion pour faire payer à ces raclures hollywoodiennes les 2 heures de débauches du Vendredi soir que sont l’émission Studio 60 (l’émission dans la série).
Par ailleurs, la série s’ouvre sur une scène d'anthologie ou Wes Mandelle, producteur désespéré par la médiocrité ambiante, prend le contrôle de l’émission en direct et demande aux téléspectateurs de changer de chaine. En voici l'extrait :

« Je crois que ce ne sera pas une très bonne émission ce soir et je vous demande de changer de chaine, changé de chaine ! Maintenant !
Au mieux  éteignez votre téléviseur. Autrefois cette émission était un satyre  au vitriole de la vie politique et sociale, mais elle a été lobotomisé ! Par des couilles molles à la direction de la chaine et l’industrie la plus influente des États Unis qui vient de décider de diffuser que des programme pour les mômes de 12 ans, et même pas les enfants intelligents, les imbéciles ou les attardés, et ça nous rend méchant ! Et ça nous rend mesquin ! Cela fait de nous de simple voyou alors que nous vallons mieux que ça !
Les gens participent à des concours pour savoir qui ressemblera le plus à Donald Trump, qui veut sauter ma sœur ! Nos enfants se font tuer dans une guerre qui a un thème musicale est un logo ! Votre télécommande c’est une pipe à opium ! Alors oui on fait semblant d’être indigné. Et les deux choses dont les chaines on peur c’est le comité de censure et les sectes de pseudo religieux qui on une érection à la seul idée de se moquer de leur sauveur, cette chaine n’est rien de plus qu’un bordel télévisuel, cette chaine est antipatriotique !!!!! Changer de chaine ! Faites-le ! »

Après une telle catastrophe télévisuelle, Jordan McDear, directrice de la programmation fraichement débarqué, décide de recruter Matt Alby (Matthew Perry) et Danny Trip (Bradley Whitford) pour relancer le show et lui redonner son rôle de poil à gratter dans une Amérique bicéphale.

La romance contrarié entre Matt Alby et Harriet Hayes (Actrice de Studio 60), lui Juif ,Athée et Démocrate ; elle Catholique, Croyante et Républicaine ; L’opposition de certain affilié locaux de ne pas diffuser le sketch « cinglé de chrétien », l’émission de Noël avec en final des musiciens de la Nouvelle Orléans sans domicile après l'ouragan Katrina ou encore l’audit qui affirme que l’émission n’est patriotique qu’a 50%, sont autant de grand moments que de témoignages d’une Amérique déchiré par ses conceptions idéologiques et religieuses, mais unis par son sentiments patriotique et cette même volonté de rassembler.

CATASTROPHE EN DIRECT !

Une autre histoire fut bien moins glorieuse, celle de la série et de sa réception par le publique dans la vrai vie.

Après un très bon démarrage, avec plus de 13 millions de téléspectateurs pour le premier épisode, la série chute rapidement se stabilisant autour des 7 millions de téléspectateurs. Puis après de multiples hiatus (pause), la série peine à rassembler pour son final, un peu plus de 4 millions de téléspectateurs.
Et comme un mythe se construit avec des symboles, l'épisode qui enregistre la plus mauvaise audience s’intitule de façon prémonitoire « The Disaster Show » (Un show catastrophique). Le monologue d’ouverture de Wes Mandelle qui appelle à éteindre la télévision ne fut que trop bien entendu. NBC décide alors d‘annulée la série au bout de sa première saison, faute d’audience.

Si l’échec est public il n’est en aucun cas critique. La série explique son échec de part le faite qu’elle s’adresse à un public cultivé, intelligent, où un minimum de culture sur le monde de la télévision américaine est nécessaire pour complètement comprendre et saisir le sens de Studio 60 on the sunset strip. Adressé au CSP+ la série est un chef d’œuvre, un ouvrage de maitre, on s’extases à suivre des dialogues qui marque au fer rouge ses récepteurs, qui frappent et portes à réflexions ;des dialogue en "walk and talk" avec des tirades ping-pong au débit aussi intense que le sens en est important, le tout avec une pointe d’humour mettant un point d’honneur à divertir.

Le géniale Sorkin ira même jusqu'à faire coïncider la réalité qu’est en train de vivre Studio 60 on the sunset strip (la série) avec le studio 60 (émission dans la série). Audience en chute libre, couverture médiatique en baisse, placement de produit en ultime sauveur, désintérêt de la chaine qui ne montre plus aucun soutien, bref … le Studio 60 meurt à petit feu et Sorkin montre aux téléspectateurs se que les médias font à son bébé, un assassinat audiovisuel. Symbole ultime de ce meurtre prémédité, l'immense horloge qui trône dans le bureau de Matt et qui indique le temps qu'il reste avant la prochaine émission, mais on se rend compte au final que ce n'est que le compte à rebours avant que la lame ne décapite ce show au sommet de son art.

Le tout enfante une toile de l’Amérique des années 2000, marqué et traumatisé par le 11 Septembre 2001, divisé par ses conceptions, sclérosé dans ses valeurs, mais terriblement unis autour de la patrie et de la religion. Sans tabou, sans complexe, presque sans limite, l’œuvre conserve une morale implacable, celle de rassemblé, le temps de 42 minutes (un épisode), l’Amérique face à son propre miroir.
Si cet objectif ne fut pas remplis au vu des audiences, ce n’est en aucun cas un échec, car elle figure au panthéon de ces séries « brillantes mais annulée ».

Studio 60 on the sunset strip est donc terriblement charmante et réussit, elle brille au zénith des séries de la décennie 2000, une des meilleurs série de son époque sans aucun doute. Reste 22 épisodes qui revu aujourd’hui sont un témoignage authentique de l’Amérique des années 2000 qui passionnera un jour à n’en pas douter les historiens.
Une œuvre incontournable et incontestablement reussit, Fabuleux Monsieur Aaron Sorkin !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire